La Presqu'île vers 1980

La population de la Presqu'île de Rhuys se caractérise par un vieillissement marqué. Le cas le plus typique est celui de la commune de Saint-Gildas qui compte davantage de personnes de plus de 65 ans que de jeunes de moins de 20 ans; la moyenne d'âge du canton de Sarzeau est supérieure à la moyenne nationale pour les personnes du troisième âge, et inférieure pour les jeunes.

Cet aspect des choses est grave pour l'avenir, puisque le renouvellement déficitaire nécessite une forte immigration pour com­penser la baisse générale. A titre d'exemple, il y a eu, entre 1968 et 1975, 506 "migrants" vers Rhuys, tandis que l'augmentation de la population locale n'était que de 58 habitants. Ces "migrants" sont fréquemment des retraités, anciens de Rhuys revenant au pays, citadins possédant une résidence dans la presqu'île. Les distances ne présentant plus un obstacle, compte tenu des facilités de déplacement, la presqu'île tend même à devenir une zone dortoir satellite de Vannes, à l'image des communes périphériques du chef-lieu du Morbihan.

Les conséquences socio-économiques d'un tel phénomène sont délicates à estimer; la population traditionnelle de Rhuys disparaît au profit d'une nouvelle société qui, par la maîtrise foncière, accapare les leviers de commande au niveau des municipalités. Il est à noter que si la population a régressé de 1900 à 1960, elle croît de nouveau; mais cette nouvelle répartition, due au phéno­mène touristique, ne sera d'aucun intérêt pour l'évolution du pays de Rhuys : une presqu'île vieillie sera un pays mort.

La comparaison de deux communes est à cet égard très signi­ficative : Arzon, commune à vocation exclusivement touristique, connaît une faible évolution démographique et un vieillissement accéléré; par contre Le Tour-du-Parc, où se maintient une forte activité ostréicole, voit sa population s'accroître de 16 %, et tout particulièrement des jeunes.

La répartition de la population active dans les divers secteurs économiques est en constante mutation: l'agriculture, la pêche, l'ostréiculture ne représentent plus la majorité de cette population ; l'agriculture régresse, les métiers de la mer stagnent, tandis que les métiers du bâtiment et du secteur tertiaire ( commerce, services, etc.) se développent, ainsi que le secteur paramédical qui emploie près de 200 personnes (Centre de Kerblay).*

*Extraits du Fascicule La presqu’île de Rhuys  ( la revue Penn ar Bed juin 1976 )

                                  

                                              coiffe de Sarzeau

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